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 L’élégance graphique de Maurice Lacroix

Depuis 2011, Maurice Lacroix est contrôlée par le groupe DKSH qui était son distributeur en Asie depuis 2008. Après avoir quelque peu souffert de choix stratégiques – une montée en gamme mise à mal par la conjoncture économique - la marque jurassienne n’a pas opéré un changement radical mais est parvenue à réaffirmer son identité tout à fait singulière dans le secteur du moyen à haut de gamme (entre 2’900.- CHF et 12’500.- CHF pour les dernières offres). Se présentant à Bâle cette année avec pas moins de 60 nouvelles références, Maurice Lacroix creuse son nouveau sillon et propose des pièces au design marquant, très bien maîtrisé, d’une élégance graphique contemporaine irréprochable.

PHOTO (3): PONTOS S EXTREME + PONTOS S DIVER + Masterpiece Seconde Mystérieuse by Maurice Lacroix

Chaque année, une talking piece est au centre de l’attention. Après la Roue Carrée, Maurice Lacroix présente cette année une superbe Masterpiece Seconde Mystérieuse. Comme le souligne Sandro Reginelli, “nous avons cherché à proposer une pièce visuellement très impactante, qui offre une alternative absolue en termes d’affichage et qui reste dans un positionnement prix très intéressant.” Limitée à deux séries de 125 pièces chacune (acier, mouvement rhodium ou mouvement ruthénium, 12’500.- CHF), la Seconde Mystérieuse porte effectivement très bien son nom et offre un spectacle tout à fait insolite. Occupant une très large pastille blanche positionnée en-dessous des heures et minutes décentrées (un trait stylistique propre à Maurice Lacroix) la seconde semble flotter sur le cadran et se déplacer de façon tout à fait erratique. L’aiguille à deux flèches vient en fait indiquer la seconde sur quatre sections de 15 secondes chacune disposées en croix. Elle effectue ainsi un fascinant ballet mécanique qui semble non seulement “mystérieux” mais aussi tout à fait magique. “La linéarité est née d’une réflexion générée par la roue carrée et les courbes épicycloïdes”, explique Sandro Reginelli. Mise en valeur par un squelettage très contemporain, cette étonnante montre est animée par le mouvement automatique ML125, 12ème calibre intégralement conçu et développé en interne. Parmi les autres nouveautés de la marque, mentionnons la très racée Pontos S Extreme. Innovante en termes de matière (boîtier façonné en Powerlite®, un matériau utilisé en aéronautique, trois fois plus léger et deux fois plus résistant que l’acier, et qui permet une mise en couleurs par anodisation) comme en termes de système (couplé au poussoir de chronographe, un ingénieux mécanisme en cours de brevetage permet d’actionner la lunette tournante située à l’intérieur du boîtier, ainsi protégée de toute rotation involontaire) cette montre chronographe équipée d’un mouvement à remontage automatique ML112 basé sur le calibre Valjoux 7750 a été dessinée par Henrik Fisker, designer de modèles BMW et Aston Martin (5’300.-CHF). Enfin, avec la Pontos S Diver, étanche à 600 m, valve hélium, cuir hydrophobe, mouvement Sellita SW 200, Maurice Lacroix démontre qu’il est possible d’offrir une montre performante, au design raffiné, à la fois contemporain et relevé de touches vintage, pour un prix imbattable: 2’900.- CHF.

  Oris en guerrier démocratique

Oeuvrant dans des catégories de prix comparables et exclusivement dans la montre mécanique, Oris, né en 1904, a toujours cherché à offrir “un bon design, dans un esprit démocratique et donc à un prix raisonnable”, explique Rolf Studer, vice-président de la marque. C’est ce même message que le nouveau stand de la marque cherche à faire passer. “Nous avons voulu matérialiser notre philosophie, proche de celle du Bauhaus, non pas en termes seulement géométriques, mais par des valeurs d’ouverture, de transparence, de démocratisation, je le répète”, ajoute-t-il.

AQUIS REGULATEUR by Oris

Mais pour parvenir à ces prix “démocratiques” (entre 1’550.- CHF et 3’500.- CHF pour les nouveautés de Bâle), il faut “la quantité”. Et en l’occurrence, on estime celle-ci aux environs de 60’000 montres par an. Dans l’aviation, dans le monde automobile ou dans la plongée, dans chacun de ces univers privilégiés de la marque, sans compter sur quelques incursions du côté du jazz, Oris a présenté de nouvelles références dédiées. Parmi celles-ci, l’étonnante montre de plongée Aquis Regulateur. Ce n’est pas la première fois qu’Oris opte pour un affichage de type régulateur pour une montre plongée (on se souvient de la Oris TT1 “Der Meistertaucher”, étanche à 1000 m, sortie en 2006) mais ce type d’affichage est généralement exécuté en tout classicisme. Et pourtant, la lecture aisée des minutes, une priorité en plongée, est grandement facilitée par un affichage régulateur. Dans son set dédié, avec bracelet en caoutchouc et bracelet de plongée très astucieusement auto-ajustable, cette plongeuse à 300 mètres originale, robuste et ultra-lisible, est vendue au prix de 3’200.- CHF. Strictement rien à redire! “Au début on en a fait 100 pièces,” explique Ulrich Herzog, directeur exécutif de la maison depuis 2001, “mais rapidement la demande a afflué, et puis on a été copié”. Rançon du succès?

Toujours dans le domaine de la plongée, la ProDiver Pointer Moon arbore quant à elle une lune rétrograde de précision sur cycle de 29,5 jours. Elle permet ainsi d’indiquer très distinctement le coefficient des marées sur le cadran, pointé au bout d’une flèche rouge. Cette demande d’une lune de précision et d’un coefficient des marées (disponible pour l’hémisphère nord ou pour l’hémisphère sud) a été expressément formulée par le plongeur professionnel Roman Frischknecht, par ailleurs ambassadeur de la marque. Embarquée par un mouvement de base Sellita SW 200, doté d’un module spécifique à Oris pour la complication lunaire de précision, elle se vend au prix public de 3’200.- CHF. Rien à redire non plus, pour une montre novatrice et au cadran très réussi. Mais encore et toujours dans le domaine de la plongée, la vedette des collections est sans doute l’Aquis Depth Gauge. Première mondiale: au fur et à mesure de la descente du plongeur, l’eau, pénétrant par un trou aménagé à midi à l’intérieur d’une cannelure moulée sur la partie latérale d’une très épaisse glace saphir bombée, vient comprimer par pression l’air qui s’y trouve. Sous l’action de l’eau, la cannelure devient gris foncé. La mesure de la profondeur est dès lors indiquée très simplement, dans le sens antihoraire du cadran, par la limite visible entre ce gris foncé de l’eau et le gris clair de l’air. (Pour d’autres détails, lire dans Europa Star n° 319 l’article de Keith Strandberg) Quelques notes encore, de John Coltrane, auquel Oris dédie sa montre très fifties Blue Train, et sur cette mélodie, passons au stand suivant.